Choisir entre prendre des dividendes ou un salaire en tant que dirigeant de SAS est une question qui revient fréquemment parmi les entrepreneurs. Cette décision a non seulement des implications légales et fiscales, mais elle peut aussi influencer directement la viabilité financière de l’entreprise et votre propre stabilité. J’ai exploré cette question à travers des témoignages d’entrepreneurs et l’avis de professionnels pour que vous puissiez mieux comprendre les enjeux.
Avant de plonger dans les avis et témoignages, je vous conseille également de consulter notre article complémentaire dédié aux possibilités d’opter uniquement pour les dividendes en SAS. Cela donnera une perspective claire sur ce choix stratégique.
Les dividendes ou le salaire : pourquoi ce dilemme ?
Les gérants de SAS disposent en effet d’une certaine liberté pour structurer leurs revenus : soit en se rémunérant avec un salaire soumis aux cotisations sociales, soit en optant pour les dividendes, qui sont moins chargés socialement mais fiscalement imposés différemment. Cela pousse certains dirigeants à vouloir tout miser sur les dividendes pour maximiser leurs avantages fiscaux. Cependant, ce choix n’est pas sans risque.
Témoignages sur le terrain
Vincent : « Je possède une SASU et j’avais pensé à me rémunérer uniquement en dividendes, mais mon expert-comptable me l’a déconseillé. Il m’a expliqué que l’URSSAF peut requalifier ces revenus en salaire si elle considère que je dissimule du travail salarié. Je n’arrivais pas à trouver de texte explicite pour justifier cela. J’ai creusé le sujet, mais tout semble ambigu. Pouvez-vous éclaircir ce point ? »
Le cas de Vincent est représentatif d’une confusion courante. En effet, selon les articles L.8221-3 et L.8221-5 du Code du travail, l’URSSAF peut enquêter sur des cas de « travail dissimulé » si elle estime qu’un dirigeant exerce réellement des fonctions opérationnelles sans se verser de salaire. Ces enquêtes se basent souvent sur des indicateurs comme le chiffre d’affaires généré par l’entreprise pour vérifier qu’aucun salarié rémunéré n’a participé à l’activité.
Un témoignage vient ici préciser les zones d’ombre :
Zen Maritime (modérateur du forum) : « L’URSSAF peut s’appuyer sur des articles du Code de la Sécurité Sociale, comme l’article L.311-3, pour affirmer qu’un président non salarié qui exerce un travail opérationnel doit nécessairement être affilié à un régime général. Si ce n’est pas le cas, même si tout est déclaré, il existe un risque d’être accusé d’abus de droit et de devoir payer des redressements sociaux rétroactifs. »
Les avantages et inconvénients de chaque option
Voici comment résumer les implications possibles :
- Prendre un salaire : Vous bénéficiez d’une certaine sécurité sociale (retraite, assurance maladie), mais vous êtes aussi soumis à des charges sociales élevées.
- Opter pour les dividendes : Moins chargé sur le plan social, mais vous perdez l’accès aux protections sociales comme l’assurance chômage, et vous pouvez subir un contrôle de l’URSSAF en cas de suspicion.
Des solutions pratiques
Pour éviter tout problème, certains experts conseillent d’adopter une stratégie mixte :
Élodie, fondatrice d’une petite SAS : « J’ai décidé de me verser un salaire modéré, juste assez pour couvrir mes charges fixes et payer une cotisation sociale minimale. Le reste de mes bénéfices, je les touche sous forme de dividendes. Mon expert-comptable me soutient que c’est la solution la plus équilibrée pour éviter tout problème légal avec l’URSSAF tout en gardant des avantages fiscaux. »
Ce type de stratégie permet de respecter les règles tout en optimisant ses prélèvements sociaux et fiscaux. Cela garantit également une légitimité aux yeux des institutions comme l’URSSAF ou le Fisc.
Mon expérience personnelle avec ces choix stratégiques
Au fil des années, j’ai accompagné de nombreux entrepreneurs dans des décisions similaires. Je me souviens particulièrement de Pierre, un pharmacien ayant monté une SASU pour diversifier ses activités. Il avait choisi de se rémunérer uniquement avec des dividendes au départ, mais un contrôle surprise de l’URSSAF a abouti à un redressement conséquent. Après cette expérience coûteuse, il a universellement adopté une rémunération mixte. Aujourd’hui, il témoigne que cette solution lui a permis de gérer sereinement à la fois ses finances personnelles et la croissance de son entreprise.
Conclusion : à chacun sa stratégie
Comme l’ont souligné les témoignages et les avis experts, le choix entre salaire et dividendes n’est pas un simple calcul. Il implique une réflexion approfondie sur votre vision, vos besoins, et les risques que vous êtes prêt à accepter. Il est essentiel d’être bien conseillé et de ne pas hésiter à consulter des experts comptables ou des avocats spécialisés. Et souvenez-vous, la transparence reste une clé importante dans vos relations avec les institutions sociales et fiscales !