Les avis sur le salaire des internes en médecine sont aussi variés que les expériences personnelles. Entre ceux qui trouvent cette rémunération injuste, voire scandaleusement basse, et ceux qui estiment qu’elle est en adéquation avec le statut d’un étudiant en formation, le débat reste vif.
Avant tout, si le sujet du salaire des internes vous intéresse, je vous invite à consulter mon article détaillé sur le salaire des internes. Vous y trouverez des informations précieuses sur les montants, les évolutions, et les revendications autour de cette rémunération.
Qu’en disent les internes eux-mêmes ? Témoignages authentiques
« Interne, tout le monde sait que oui c’est de l’exploitation. En même temps, les concernés l’acceptent bien car ils savent qu’après ils vont se gaver. »
Une réaction forte qui illustre bien l’opinion de certains sur la dualité de la situation des internes : des conditions précaires pendant l’internat, mais la promesse d’un confort financier après.
« Un interne est un étudiant dans le statut uniquement. Il est censé avoir 2 demi-journées de formation par semaine, mais il n’en a bien souvent aucune. Le repos de garde est également un droit qui lui est très souvent sucré. »
Cet aspect est souvent peu discuté mais crucial : les internes, bien que théoriquement « en formation », se retrouvent régulièrement en première ligne pour faire tourner les services.
Comparaison avec d’autres professions : qu’en est-il réellement ?
Une intervention m’a particulièrement frappé dans ce débat :
« Le vrai problème des jeunes médecins, c’est qu’ils doivent racheter des clientèles et autres labos super chers au point que cela peut en être dangereux économiquement. […] Pour les internes, effectivement leur traitement est inadapté. Mais leur salaire est plus élevé que ce que tu laisses entendre : en 3ème année d’internat c’est 1600€ nets mensuels + gardes. »
Cette remarque met en lumière un point intéressant : si le salaire peut sembler bas au vu des responsabilités et du temps consacré, il s’inscrit dans une phase de formation. Cependant, comme l’a souligné Zoondo, les termes « formation » et « exploitation » s’entremêlent fréquemment lorsque les droits de repos ou de formation théorique ne sont pas respectés.
Les attentes financières dans une carrière médicale
D’autre part, certains témoignages évoquent la perception du revenu global des médecins après la phase d’internat :
« Quand on choisit ses études, on sait plus ou moins combien on va gagner. Donc ce sont des choix de carrière et on a pas à être jaloux de ça. Après tout, médecine est une formation universitaire donc accessible à tous. »
Cet argument revient souvent : les jeunes médecins savent à quoi s’attendre tant pour la phase d’internat que pour leur rémunération future. Cette transparence devrait-elle suffire à légitimer le montant actuel du salaire des internes ? Cela reste controversé.
Un système équilibré ou des ajustements nécessaires ?
Je trouve personnellement que le modèle français de rémunération des internes nécessite une mise à jour. Si la formation reste indéniablement essentielle, les conditions de travail actuelles appellent à une révision, notamment pour mieux prendre en compte les horaires extensifs et la charge émotionnelle. Plusieurs syndicats d’internes militent d’ailleurs régulièrement pour une amélioration des conditions de travail et de salaire.
Je finirai en citant un dernier témoignage éclairant :
« Perso, je trouve normal qu’ils gagnent bien leur vie. En général, qui dit responsabilités dit stress/horaires… et donc il faut bien compenser d’une certaine façon. »
Conclusion
En somme, les avis des internes sur leur salaire oscillent entre résignation et revendication. Certains considèrent cela comme une étape transitoire indispensable, d’autres y voient une véritable injustice face à la réalité du métier et des horaires. Ce qui est certain, c’est que les conditions de travail des internes, tout comme leurs rémunérations, méritent d’être mises en lumière pour un débat public constructif.
